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| Newsletter du 2022-08-11 | |
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Bonjour à tous
Par cette météo parfaite pour les sorties à la plage, la gestion des cultures de légumes est rendue difficile par le manque d'eau... manque d'eau qui reste néanmoins relatif car les cultures déjà bien implantées – comme les courgettes – ne semblent que peu affectées et continuent gaillardement à produire des fruits qui grossissent à vue d'oeuil.
Il est en revanche difficile de planter et encore plus de semer – pour être précis : l'acte de semer en soi est facile, mais obtenir une germination est une autre histoire...
On ne vous apprendra rien en disant que certaines plantes sont mieux adaptées à la survie en milieu sec que d'autres. Mais quels sont les mécanismes qui permettent de résister, voire de produire quand il y a abondance de beau temps et manque de pluie... Combien de temps une plante peut-elle ne vivre que d'amour, sans eau fraîche ?
Le monde végétal a développé d'une part des stratégies de résistance à la sécheresse dont les cactus et autres plantes grasses maîtrisent toutes les finesses. Ces plantes ont la faculté de stocker de l'eau dans leurs cellules tout en fermant hermétiquement toutes les pores pour ne pas en perdre un goutte. Le hic est que cela passe immanquablement par une réduction de toute activité de croissance, autrement dit, pas de quoi remplir des paniers de légumes.
D'un autre côté, la stratégie ne constitue à puiser l'eau là où il en reste encore, soit profondément sous le sol. (et il y a bien sur beaucoup d'autres solutions plus astucieuses les unes que les autres, mais laissons cela pour une autre fois)
La consoude par exemple peut déployer des racines jusqu'à 2m sous terre, les courges, melons, concombres en font presque autant. Le panais puise l'eau à 1m de profondeur, les cardons aussi.
Nos terrains en fond de vallon (pas toujours inutile d'avoir « la ferme dans le trou ») ont la propriété de concentrer l'eau souterraine qui reste omniprésente jusqu'à 50cm au moins. Suffisant aussi pour les tomates, tomatillos, haricots, poires de terres, betteraves et diverses autres racines.
Les choux, céleris, salades et le maïs (etc..) ont par contre des systèmes racinaires plus superficiels. En cas de fortes chaleurs et absence d'eau, ils sont capables de fermer un maximum de stomates pour limiter les pertes d'eau et ainsi lutter contre la dessiccation et la mort...mais cela va immanquablement de pair avec un arrêt du développement. Ce n'est pas grave si cela dure quelques jours, une semaine ou deux.. mais si la situation s'éternise, la production ne sera pas possible sans un apport d'eau minimal... et c'est là que commence la valse de tuyaux de goutte à goutte – tout autre forme d'irrigation n'étant en ce moment pas envisageable.
L'eau du réseau passe par un tube de diamètre fort limitant avec une pression donnée, ce qui permet d'alimenter au mieux 600m de goutte à goutte en même temps.. 600 mètres, me direz vous c'est déjà pas mal...
Comme nous travaillons sur les planches de 50m (plus ou moins, le terrain est en réalité un trapèze...), 600 m correspondent donc à 12 lignes.
Mais 12 lignes ne représentent que le 3/4 de la surface sus tunnels (tomates, concombres, aubergines et poivrons)
C'est un tiers de la surface de poireaux
C'est le nombre de lignes de pains de sucre qui restent à installer
C'est n'est que la moitié du nombre de lignes de brocolis, choux plumes, colraves d'hiver récemment plantées (et donc encore très dépendants de notre aide hydrique..)
C'est aussi le nombre de lignes de radis d'hiver qui restent à planter ou semer
Sachant qu'en 3 heures, le goutte à goutte (à raison de 2.1 litres/h et par m linéaire) peut amener l'équivalent de 6mm de pluie environ (c'est plutôt peu, mais tout de même suffisant pour satisfaire les besoins durant 2 jours..).
On peut changer de zone 5 fois par jour si on commence de bonne heure et ainsi, si on suit bien, on arrive à faire le tournus sans avoir besoin de se relever la nuit. Ouf.
Le bon côté avec le goutte à goutte est qu'il amène de l'eau de manière ciblée au pied des cultures, l'interligne reste sec et le travail de désherbage est diminué d'autant. Youppiie.
Autre point positif de la sécheresse et de la canicule: cela a mis un terme aux altises. De fait, quand on a une carapace noire, mieux vaut éviter de s'exposer au soleil par 30°C et plus. Même les mouches blanches sont fort discrètes...
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