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Newsletter du 2023-02-23

 
  Bonjour à tous

On approche de fin février et il est temps de planter une première série de bulbilles d’oignons...

Mais en fait, faut-il écrire oignons ou ognons car depuis 1990 déjà, la deuxième orthographe est autorisée. Nos écoles romandes ont fini par adopter cette réforme ... en 2021. Qui va piano va sano. Mais soit dit entre nous, est-ce vraiment simplifier l’apprentissage de orthographe que de virer une lettre dont la présence phonétique, contrairement au g, sera détectée par 95 % des écoliers? (les 5 % restants se partageant entre ceux occupés à discuter avec leur voisin et n’ayant pas entendu la question, ceux envoyés derrière la porte par le prof pour avoir discuté avec leur voisin et les sourds qui, eux, peuvent signer avec leurs voisins sans perturber le cours et pour qui l’orthographe est de tout manière dénuée de logique).

Habituellement, l’apparente absence de logique s’explique par les origines latines de notre belle langue; mais pas toujours : «C’est bien plus beau lorsque c’est inutile» disait Cyrano de Bergerac.
De fait, l'appellation de nos bulbes potagers, serait dérivé du latin «unio" (avec un i et pas de g), mais les botanistes l’ont appelé «Allium cepa» … Ail, ail, ail Cepa très clair. Et pourquoi un ail devient aulx au pluriel ?

Allez, revenons à nos oignons...tout en les plantant, je ne peux pas m’empêcher de penser (planter occupe les mains.. mais laisse de la place pour les divagations de l’esprit) que, si l’orthographe était plus simple, on pourrait consacrer plus de temps à l’enseignement de la pensée logique (à ce propos, si quelqu’un avait une explication logique sur la raison d’utiliser l’imparfait dans une phrase conditionnelle si elle contient un «si» … ). Et si la pensée logique était plus répandue, la vie ne pourrait-elle pas être plus simple ?

Si p.ex nous n’avions pas besoin d’importer des fruits et légumes hors saison pour en être blasés au moment ou ils sont de saison chez nous ? Hormis une baisse considérable des émissions de CO2, le prix des légumes serait certes plus élevé, mais corrélé à nos revenus Suisse et les salaires agricoles seraient meilleurs. Il serait alors moins difficile de trouver des collaborateurs. Dans la mesure où la main d’oeuvre Suisse ne suffit pas, on s’apercevrait peut être qu’il y a des migrants qui sont venus ici au péril de leur vie et on ne leur interdirait pas de travailler ... pour au final importer une autre main d’oeuvre étrangère qui n’est, elle, pas déjà en Suisse accentuant injustices sociales et crise du logement. .. et à ce titre on ne laisserait peut-être pas tomber en ruine d’anciens bâtiments ruraux qui ne correspondent plus aux exigences des méthodes de travail modernes faute d’avoir le droit d’y créer des logements pour les travailleurs agricoles (excepté si on a suffisamment de vaches laitières – un peu l’équivalent de l’accord du participe passé et du groupe nominal, alias COD).

A une échelle plus large, on s’apercevrait que la logique financière devrait laisser la place au bon sens et qu’on a probablement tendance à confondre argent, réussite et bonheur.

Allez, sur ces quelques réflexions probablement inutiles (mais c’est bien plus beau lorsque c’est inutile) … Nous ferions mieux de nous occuper de nos onions.