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Bonjour à tous
Alors que la météo ne se prête guère aux travaux dans les champs, on en profite pour remettre à jour comptabilité, déclarations de salaires, autres inventaires et divertissements administratifs.
Et pour varier un peu, comme chaque année, nous préparons aussi environ 200 kg de choucroute maison. Cela permet de valoriser les choux trop gros pour les paniers, ceux qui sont un peu éclatés ou ont des zones abîmées et puis la lactofermentation est une excellente solution de conservation des aliments qui en optimise les valeurs nutritives (... en plus c’est bon).
Cette année encore, nous avons opté pour une méthode de préparation 100% manuelle, coupant tous les choux en morceaux avec un simple couteau .. Une râpe électrique permettrait d’arriver au bout de la tâche bien plus vite, mais on aime bien les morceaux plus gros et de taille variable qui donnent plus de texture que la version passée à la râpe. Au passage, cela permet aussi de mieux contrôler l’état des choux au fur et à mesure…
Le côté un peu frustrant est que la composition de la choucroute “industrielle” est quasi identique à la nôtre. On peut trouver des variations au niveau des sortes de choux utilisés, un peu plus ou moins de sel d’un producteur à l’autre et généralement un agent anti-oxydant qui est de l’acide ascorbique (soit de la vitamine C – donc pas de scandale sous-jacent), la différence notable reste le «fabriqué avec amour». Ce fameux ingrédient qui est bien souvent la distinction principale entre le produit artisanal et son pendant industriel.
A partir de quelle quantité passe-t-on de l’un à l’autre ? Quelle valeur attribuer à cet argument et quelle différence de prix peut-il justifier ? ou peut-être est-ce du pur marketing ?
L’image du produit artisanal est celle ou des personnes prennent du temps pour les préparations. Consacrer du temps aux autres ne va hélas plus de soi dans notre monde où le rendement et les performances doivent en permanence être optimisés. Nous en avons un quota individuel, universellement identique à disposition chaque jour (quel autre bien est aussi équitablement réparti?) et, consciemment ou inconsciemment, passons nos journées à décider à qui l’offrir ou le vendre … et à quel prix ? Car il semblerait que le temps des uns et des autres n’ait clairement pas la même valeur marchande selon votre pays de naissance et votre milieu socio-professionnel.
C'est bien souvent un "ingrédient" qui fait défaut dans les relations sociales du monde occidental sous pression. En consacre-t-on assez à notre famille et à nos proches ou préfère-t-on le vendre à autrui par besoin ou apât du gain.. et peut-on compenser celui qu'on n'offre pas par des présents matériels ? Et si on faisait erreur, et que le temps n'était pas de l'argent mais de l'amour, deviendrions nous tous des prostitués du monde moderne ?
Bref, le sujet est vaste, mais au final dans notre monde capitaliste, avoir pris le temps de couper notre choucroute à la main est un luxe que nous nous sommes offerts… or c’est bon pour le moral de réaliser que nous vivons dans le luxe et l'opulence ...il va falloir encore un peu de patience avant que vous ne puissiez profiter du fruit de notre luxe, mais d’ici 3 semaines on devrait pouvoir à l’ajouter à vos paniers.
D’ici là, nous espérons que vous consacrerez du temps à vous-même et à vos proches pour cuisiner de bons petits plats avec le contenu du panier à venir.
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