Newsletter du 2025-01-16

 
  Bonjour à tous

L’hiver suit son cours: après la grisaille et la pluie, le froid a gelé les terrains rendant les récoltes des racines qui hivernent dans les champs quasi impossible pour l’instant. Outre le fait que cela diminue quelque peu le choix des variétés dans les paniers (ne dramatisons pas, il reste encore assez ...), c’est une bonne chose.
D’une part, c’est une super excuse pour ne pas se geler les extrémités et d’autre part cela permet au sol de se régénérer. Le gel fait en effet gonfler l’eau dont les sols s’étaient gorgés il y a encore peu de temps et crée ainsi des interstices qui se rempliront d’air au dégel.
Les argiles, dont nos sols sont assez riches, ont tendance à former des croûtes et des feuillets imperméables lorsque des conditions humides et sèches alternent durant le printemps et l'été. Nous avons tous déjà vu ces structures dans des reportages sur l’Afrique ou les sols finissent par se fissurer profondément, formant les fameux polygones de dessiccation qui rendent la culture très difficiles.
Chez nous, ces structures s’observent aussi, mais dans une bien moindre mesure. Grâce au gel hivernal, l’argile est «déstructurée» et le froid permet ainsi de remettre les compteurs à zéro, rendant les sols pus résilients à un manque de matière organique et aux erreurs de gestion.
Mais le froid n’atteint évidemment qu’une couche superficielle. Le compactage profond lié aux machines toujours plus lourdes, utilisés dans des conditions pas toujours optimales (récoltes de pommes de terres et betteraves en automne) est beaucoup plus persistant. Et le gel ne détruit bien sûr en rien les résidus de pesticides qui continuent à s’accumuler. Ainsi, La source qui alimente habituellement notre village, reste toujours et encore impropre à la consommation. Quelques chiffres sur sur les frais qu’engendrerait l’assainissement des sols contaminés par les PFAS commencent à sortir ... et ils font froid dans le dos.
Gageons que la résolution du problème passera par l’augmentation des seuils limites plutôt que par une interdiction des ces produits qu'on estime indispensable à notre fonctionnement économique et la conservation du sacro-saint pouvoir d'achat (entendez par là : «réduire le coûts de production» à tout prix et placer se passe au bout de la chaîne va dans la catégorie «après-nous le déluge» ... nos scientifiques vont certainement trouver une solution brillante avant que cela ne nous affecte réellement).

Enfin, la bise a laissé la place à un vent d'ouest moins froid et le soleil devrait encore nous accompagner quelques jours, on va se battre pour les travaux de désherbage sous les tunnels où les températures peuvent atteindre 20 degré durant la journée :) - que demander de plus ?