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Newsletter du 2024-02-08

 
  Bonjour à tous,

Voilà. Les grosses manifestations des paysans francais sont passées, ils sont retournés à leur labeur et leurs labours, préparer les semis, engrais synthétiques et pesticides pour la saison à venir. Ils demandaient à l’Etat de soit interdire les importations produites avec des normes plus souples en matière de pesticides, soit avoir le même droit de les utiliser… Alors que la première option aurait permis d’inciter des pays utilisant plus de pesticides de les réduire, les politiques ont penché pour la deuxième option et ont «mis en pause» le plan Ecophyto. (plus de détails ci-dessous)

Si nous n‘étions pas aussi habitué à ce genre de politique sans queue ni tête, dictée par le porte-monnaie , j’en resterais bouche bée. Comment ne pas voir que cette «solution» n’en est pas une et qu’elle ne fera qu’accroître le problème.

La sagesse populaire nous dit qu’il ne faut pas tuer la poule aux œufs d’or, scier la branche sur laquelle on est assis ou encore brûler la chandelle par les deux bouts...
Autant de métaphores pourtant claires ! Les sols, la nature et notre environnement sont précieux. Même si nous avons aseptisé jusqu'à nos poignées de portes et considérons la terre comme sale, nous ne sommes point affranchis de notre totale et entière dépendance à la nature. Contrairement à l’IA qui est minérale et peut fonctionner à l’énergie pétrolière, l’homme a besoin d’un «carburant» organique . Nous ne maîtrisons qu’une infime partie de la chimie du carbone, nous ne savons pas pratiquer la photosynthèse, ni combiner les sels minéraux à l’eau et au vivant pour fabriquer des protéines ou des glucides.

Si il fut un temps où on a réellement pensé que l’utilisation de la chimie dans l’agriculture n’amènerait que des avantages sans conséquences néfastes (resp. que le seul prix à payer serait l’argent versé aux pharmas..) , cela fait belle lurette que l’on Sait. Oui, oui, les scientifiques savent, les industriels savent, les politiciens savent.. et sur le fond les agriculteurs et consommateurs en ont aussi déjà eu vent...
Savoir quoi ? Tout comme il est aujourd’hui unanimement reconnu que la terre est ronde et que fumer nuit à notre santé, on sait que l’augmentation de la productivité agricole se fait au détriment de la santé des sols, des écosystèmes et des populations.
La biodiversité a déjà reculé dangereusement, les températures se réchauffent, les terres perdent leur structure et leur fertilité, les abeilles se meurent, etc.. Le problème n’est pas qu’une question d’émission de gaz à effet de serre, mais une pollution bien plus globale qui, selon l’ONU, tue bien plus que le COVID.

Le hic est que les conséquences de la mauvaise gestion frapperont surtout les générations à venir alors que la réduction des pesticides baisserait le pouvoir d’achat de la génération actuelle. Un choix cornélien qui donne bien des maux de tête à ceux qui y réfléchissent trop (à ce propos : un petit remède de grand-mère en cas de maux de tête dus à une surcharge émotionnelle provoquée par des choix cornéliens : enfoncer la tête dans le sable, l’effet sera instantané. Pas de sable ? une destination qui allie sable et soleil est à portée d’avion...)

Ce qui me fait dire que tout le monde sait depuis 20 ans (au moins)?
La France (comme tous les pays européens) essaie de réduire l’utilisation de pesticides. Pourquoi se lancer dans des mesures allant à l’encontre des intérêts économiques sans constat de nécessité suprême. Ainsi, le plan français Ecophyto sorti en 2008, visait à réduire l’utilisation de pesticides de 50 % en 10 ans. Objectif louable...sauf que en 2018 la consommation avait augmenté de 50 % au lieu de diminuer. Oups !
Comme dans la vie il faut persévérer, ils ont lancé Ecophyto 2 avec les mêmes objectifs. (notez que diminuer de 50 % après l’augmentation de 50 % semblait rendre l’objectif un peu plus tangible). Si la voie de la diminution avait en effet été entamée (sans précipitation : en 2023 on en utilisait toujours plus qu’en 2008...), les agriculteurs viennent d’apporter sur un plateau d’argent l’excuse parfaite pour justifier un nouvel échec. On pourra donc dire aux générations futures, la conscience tranquille : «et pourtant, on avait essayé...»

Évidemment, comme on le voit avec les accords sur les émissions, le climat, des traités internationaux ou quelques bourdes financières à hauteur de milliards.. L’erreur est humaine et sa répétition dans l’air du temps. Faute avouée est à moitié pardonnée, non ?

Et la Suisse dans tout ca ? La Suisse est neutre et trie bien ses déchets. Elle met aussi plus de moyens pour acheter le silence et le contentement de ses agriculteurs. Et puis la démocratie directe permet de partager la responsabilité des décisions entre plusieurs millions de personnes, c'est moins lourd à porter et protège quelque peu des critiques.
Mais si on creuse vraiment le sujet, il ne faut pas trop se moquer d’autrui : les français utilisent en moyenne 30 % moins de pesticides que nous (4.5kg/ha en Suisse contre 3.7 kg/ha en France). Les bons élèves se retrouvent parmi les pays de l’Est et du Nord, dont certains considérés comme «en voie de développement»: la Roumanie, la Suède, la Lituanie ou encore la Slovaquie sont à moins de 1.2 kg/ha, soit un quart seulement de la Suisse.

Tout cela ne veut pas dire que les agriculteurs avaient tort d’être fâches.. mais je comprends aussi la colère montante des écologistes (fort peu populaires...)

A mon sens, c’est un peu comme si dorénavant la nouvelle mode de prescription pour soigner les burn-out se basait sur une mixture de cocaïne et caféine afin de booster la productivité plutôt que charger les assurances perte de gain... Ce n’est pas parce que la solution est mauvaise que le problème n’est pas sérieux.

Alors, on lance une pétition pour légaliser la coke ?
ou plutôt un commerce de sable des Maldives contre les maux têtes dus aux choix cornéliens ?
.. ou peut être simplement un panier de légumes (sans pesticides) qui, à défaut de résoudre les problèmes de ce monde, ne contribuera au moins pas (trop) à les augmenter.